L’histoire de Oz
Oz est un jeune Staffordshire Bull Terrier mâle né en mai 2018. Il vit une vie tranquille au sein de sa famille avec sa mère, sa jeune maîtresse et ses maîtres. Il grandit tranquillement entouré d’amour.
Un jour de décembre 2019, brutalement, c’est le drame ! En quelques jours, Oz est paralysé des membres postérieurs. Il est amené en urgences et hospitalisé dans une clinique vétérinaire de la région bordelaise.
Un scanner est réalisé et montre des lésions pulmonaires diffuses sans gravité ainsi que des lésions au niveau de la moelle épinière.
Une origine infectieuse (parasitaire) est suspectée.
Le diagnostic est confirmé par une analyse de selles et révèle la présence de larves d’un parasite, Angiostrongylus vasorum responsable d’une maladie appelée l’angiostrongylose.
La paralysie est complète et le pronostic de récupération est sombre. Oz ne sent plus rien et est complètement paralysé à partir du bassin. Il est devenu incontinent fécal et urinaire.
Il reçoit un traitement anti-parasitaire pour lutter contre l’infestation du ver. Mais il n’y a malheureusement pas de traitement en médecine conventionnelle contre les lésions provoquées par les larves qui se sont logées dans la moelle épinière.
Malgré les nouvelles catastrophiques, Oz rentre chez lui. Ses maîtres n’envisagent pas de le faire euthanasier. Les soins sont difficiles et Oz demande une attention particulière mais ses maîtres ne lâchent pas.
Le temps passe et un jour, ils observent de très discrets mouvements de la queue. L’espoir renaît !
Les semaines passent et 2ème victoire, Oz arrive à se retenir à nouveau et faire ses besoins seul.
C’est un véritable soulagement car gérer un chien incontinent au quotidien est très pénible !
Très lentement, des sensations reviennent sur ses pattes paralysées. Elles sont raides et immobiles mais il se débrouille et compense avec son avant-main musclée et son énergie débordante.
Ma rencontre avec Oz et sa famille
Je rencontre Oz en septembre 2020. C’est un chien adorable !
Je réalise son examen clinique, locomoteur et neurologique.
Ses pattes arrières sont constamment raides et tendues. Les tests neurologiques montrent qu’il a de la sensibilité mais pas de mouvements volontaires sur les pattes arrières. Sa queue est mobile.
Son postérieur droit est plus atteint et un peu plus paralysé que le postérieur gauche.
Systématiquement assis sur sa fesse droite, il présente une zone de frottement importante qu’il faut surveiller pour éviter une escarre. Cette position a tendance à déformer son dos et il présente une scoliose.
A ce stade, il est impossible de savoir si Oz pourra remarcher un jour. Les vétérinaires de la clinique ont été plutôt pessimistes à ce sujet.
Pour ma part, je ne peux absolument rien promettre mais j’ai de l’espoir et je propose à ses maîtres un plan de traitement et d’accompagnement pour maximiser ses chances de pouvoir ré-utiliser ses pattes.
Dans le plan de traitement que je leur propose, voici les éléments importants :
3 objectifs – 3 thérapies :
- Stimuler le message nerveux à travers la moelle épinière, les nerfs et les terminaisons nerveuses dans les muscles : électro-acupuncture + physiothérapie
- Favoriser le travail musculaire et éviter l’ankylose des articulations : électro-acupuncture + physiothérapie
- Détendre les spasmes musculaires : phytothérapie
Electro-acupuncture vétérinaire
D’un point de vue de la médecine conventionnelle (occidentale), cette méthode permet de stimuler le message nerveux à travers la moelle épinière, les nerfs et les terminaisons nerveuses dans les muscles.
Du point de vue de la médecine traditionnelle chinoise, les lésions provoquées par les larves de l’angiostrongylose interrompent le mouvement normal et cyclique de l’énergie vitale (appelée Qi) à travers les méridiens.
C’est une technique qui stimule beaucoup plus intensément que l’usage des aiguilles seules.
Cela consiste à insérer des aiguilles d’acupuncture sur des points particuliers (choisis selon les problèmes de Oz) puis de connecter des câbles fins pour y faire passer un courant électrique. Ces fils sont reliés à un appareil qui permet de moduler l’intensité et la fréquence du courant.
Prescription pour Oz : 3 séances à 1 semaine d’intervalle sont recommandées puis 1 séance 1x/mois
Avantages de l’électro-acupuncture :
- Stimulation intense
- Pas de dommage tissulaire
- Maintien de l’activité et du tonus musculaire dans les paralysies
- Blocage de la douleur
Indications de l’électro-acupuncture :
- Maladies neurologiques (hernie discale, paralysie faciale, etc.)
- Douleurs aiguës et chroniques (arthrose par exemple)
- Spasmes et crampes musculaires
- Parésies et paralysies, traumatismes au niveau des nerfs
- Cicatrisation difficile de plaies et plaies atones
- Atrophies musculaires
Contre-indications de l’électro-acupuncture :
- Épilepsie
- Gestation
- Tumeurs
Physiothérapie vétérinaire
Pour pouvoir donner une chance à Oz de remarcher à nouveau, il est important d’envisager une rééducation. Un peu comme un être humain après un accident de voiture, des séances de kinésithérapie et de physiothérapie sont indispensables pour pouvoir stimuler des muscles qui ne se contractent plus.
Je réfère Oz vers une consœur en région bordelaise qui s’est spécialisée dans ce domaine.
Oz se rend au cabinet Kinevet’eau le 12 octobre 2020 où le Dr Nina Lucas le reçoit.
Après la séance, Oz repart avec un programme personnalisé pour que ses maîtres puissent pratiquer des exercices régulièrement pour le faire travailler à la maison.
En effet, dans ce type de situation, la régularité est très importante pour voir des progrès et augmenter les chances de récupération.
Phytothérapie vétérinaire
Un traitement de fond à base de plantes (Valériane, Desmodium et Cassis) est prescrit principalement pour lutter contre les spasmes musculaires et détendre les muscles.
Suivi du traitement et de l’évolution de Oz
Le 06 janvier, Oz reçoit sa 5e séance d’électro-acupuncture.
Je suis très heureuse de voir qu’il a progressé depuis la dernière consultation. Ses maîtres observent qu’il replie les pattes sous lui de plus en plus souvent lorsqu’il est au repos (voir photo). Les spasmes sont effectivement beaucoup moins intenses. Il fait ses exercices régulièrement et tient quelques secondes debout après stimulation. Sa cuisse gauche s’est un peu remusclée.
La séance est très satisfaisante. Ses pattes arrières répondent beaucoup mieux aux stimuli de l’électro-acupuncture et plient de manière beaucoup plus intense sous l’impulsion électrique que j’augmente progressivement.
L’objectif à ce jour est de poursuivre le plus régulièrement possible les exercices de physiothérapie prescrits par le Dr Nina Lucas pour retrouver une mobilité suffisante pour envisager des séances d’hydrothérapie.
C’est un combat qui s’apparente à une course de fond, comme un marathon.
Oz fait partie d’une famille qui veut se battre jusqu’au bout. Sa maîtresse a créé une page Facebook et une cagnotte Leetchi pour solliciter de l’aide afin de couvrir une partie des frais de la prise en charge d’Oz.
Vous pouvez retrouver les liens ci-dessous, si vous souhaitez suivre ses progrès et le soutenir :
Page Facebook – « Avancer dans le traitement de Oz » : http://bit.ly/2Xs1reQ
Cagnotte Leetchi : http://bit.ly/35qgUAC
Angiostrongylose
Cette maladie touche le + souvent les jeunes chiens.
L’angiostrongylose est une maladie parasitaire causée par un ver (nématode) appelé Angiostrongylus vasorum. Les chiens s’infestent en ingérant un escargot ou une limace contaminée par ce parasite sous forme de larve (1).
Cette larve arrive dans l’intestin et traverse la paroi. Elle passe ensuite dans le système lymphatique et/ou dans la circulation sanguine. La larve voyage alors jusqu’au cœur puis vers les poumons (2).
C’est pourquoi les symptômes les plus fréquemment observés sont des troubles respiratoires ou des troubles de la coagulation.
Dans de rares cas, les larves migrent dans le système nerveux (3). Selon les dégâts provoqués par celle-ci, des hémorragies locales et une paralysie peuvent être observées.
Les présentations cliniques neurologiques sont moins fréquentes que les cardio-vasculaires et pulmonaires.
Le diagnostic de certitude fait appel à la mise en évidence de larves L1 dans les selles (technique de Baermann sur 3 prélèvements successifs) ou une analyse cytologique du liquide de lavage broncho-alvéolaire.
Le traitement consiste à donner des médicaments anti-parasitaires.
Le pronostic dépend essentiellement des lésions provoquées par le parasite et est variable d’un animal à l’autre.
